Académie française, les coulisses d’une élection
Conférence de Michèle Goslar
- Mardi 20 mars à 14h30
Dans le cadre de « La langue française en fête »
La résistance de l'Académie française à l'élection d'une femme s'explique d'autant moins que rien, dans les statuts de l'Académie française, ne s'y oppose. Rien non plus ne l'y encourage! C'est par pure tradition que les académiciens en firent un club d'hommes. Pourtant, les tentatives d'ouvrir les portes à des femmes ne manquèrent pas au cours de l’histoire. Le premier à proposer la candidature d'une femme fut La Bruyère en 1693. Les tentatives se renouvelèrent, sans plus de succès, jusqu’au 20e siècle. En 1976, nouvel essai avec Marguerite Yourcenar qui venait d'obtenir le grand prix de littérature de l'Académie pour l'ensemble de son œuvre. C'était judicieux, s'agissant d'une femme écrivain qui faisait dire à l’empereur Hadrien que le talent est au-delà du sexe et peut-être même au-delà de l'humain. La refuser consisterait à faire injure à son sexe, non à son talent. Il semble même que Yourcenar avait la faveur du président de la République, Giscard d'Estaing, intéressé par une telle élection sous son septennat…
L’académicien Jean d'Ormesson se fit l'apôtre de la nouvelle cause. Une véritable campagne était lancée…
Michèle Goslar est professeur, écrivain et biographe belge. Elle a fondé le Centre international de documentation Marguerite Yourcenar (CIDMY) qui a son siège à Bruxelles. Passionnée par l’œuvre de Marguerite Yourcenar, elle en est devenue la biographe. Guidée par une autre passion, l’Art nouveau, elle a également étudié la vie et l’œuvre de l’architecte Victor Horta, représentant le plus connu de ce mouvement artistique en Belgique.